De notre cousine Géraldine

Notre cousine Géraldine  réalise un blog sur sa propre famille et bien évidemment en arrive à parler de ses tontons tonkinois ...il semble que ses recherches soient plus avancées que les nôtres sur notre propre aieul Charles Maurice Victor REMERY...voici ce qu'elle a écrit sur son blog à ce sujet :

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A travers des sites Internet tels que "Généanet" ou "Gallica" je réalise de grandes avancées ! je tombe sur des mines d'informations, actes d'état-civil, renseignements militaires ou professionnels...... Je reconstitue ainsi un peu du parcours de ces arrière-grands-oncles d'Indochine. Petit rappel sur les deux premiers mariages d'Auguste-Eugène Rémery, notre aïeul.

Auguste et Victoire (1er mariage)           Auguste et Anne-Marie (2e mariage)

            !                         !                             !                  !                   !

Auguste-Jules            Abel            Charles-Mau.     Henri-Aug.     Esther

       1852                   1857                  1858                 1860            1863

                        (descendance)             branche  

                                                        Indochinoise

Que savons-nous exactement ? Notre arrière-grand-père Abel perd sa mère à la naissance. Son père (Auguste) se remarie au bout de quelques mois. Abel et son frère aîné sont confiés aux grands-parents paternels qui vont les élever. Auguste épouse Anne-Marie Loyez, à Auxon le 26 novembre 1857. De cette union vont naître trois enfants :

• Maurice Charles Victor (18 décembre 1858, Vesoul)
• Henri Auguste (17 septembre 1860, Vesoul). 
• Esther Jeanne Marie Thérèse (8 juin 1863, Vesoul).

Maurice Charles Victor est un jeune homme de taille moyenne (1,62 m). Il a les yeux et les cheveux châtains, les traits plutôt réguliers. Il est catholique. Il est allé à l'école primaire et son instruction est plutôt bonne.  A 20 ans il travaille aux Ponts et Chaussées et habite à Vesoul. 

Comme tous les jeunes de son âge il doit faire son service militaire. Il est déclaré "bon au service" et est incorporé au 90 ème de Ligne basé à Belfort. Très vite il passe Caporal, Caporal Fourrier, Sergent Fourrier puis Sergent. Il suit l'Ecole de Tir au Camp du Ruchard (camp militaire en Indre et Loire). A la suite de quoi il devient Instructeur Sergent Majeur. 

Puis en décembre 1882 il est cassé de son grade et remis soldat de seconde classe. Nous n'en connaissons pas les raisons.

Il part en congés l'année suivante et passe dans la Réserve de l'Armée Active en juillet 1884. A la fin de son dossier militaire on peut lire : "dispensé de périodes car aux "Colonies".

Maurice Charles Victor arrive donc au Tonkin en 1884. Au début il est domicilié à Hanoï puis ensuite à Tuyen-Quang où il prend une concession. 

Charles devient colon. Il est autorisé à occuper provisoirement des terrains  situés dans la province de Tuyen Quang. 

Il commence avec un terrain de 2,625 hectares situé sur l'ancien village de Cho-cha, entre la rivière Claire et la route de Phu-doan. Il doit verser 1 Fr. par hectare pour sa concession. Il est chargé de mettre des bornes en pierre à chaque angle. De plus il doit laisser libre l'accès aux tombeaux, pagodes et autres lieux de cultes pouvant se trouver sur ses terres.

Peu à peu il agrandira son domaine et deviendra propriétaire. Son exploitation atteindra plus de 600 hectares.

Bien qu'essentiellement agricole, la Province de Tuyen-Quang a possédé autrefois quelques exploitations minières. Au XVII ème siècle les chinois ont exploité des mines d'argent mais il y eu un grand éboulement et de nombreux ouvriers périrent. Ensuite la mine est restée inexploitée. Au temps de Charles Rémery on récoltait encore un peu de plomb argentifère. Il y avait également dans la région, des mines d'or et de cuivre. En 1890, Charles obtient un périmètre à exploiter. Son emplacement s'appelle "Mine Adélaïde" et contiendrait du zinc (Phu de Doang-Hung). En 1891 il obtient l'autorisation de faire des recherches sur un autre territoire à Linh-Ho.

Charles Rémery est avant tout un colon et un planteur. C'est un des deux principaux planteurs de café de Tuyen-Quang. Ses premières plantations de café remontent à 1889. En 1897, alors qu'il possédait 12 000 caféiers, il a vu ses arbres s'abattre par terre à la suite d'un orage. Les branches avaient été miné par les borers. Les larves de ces insectes font des ravages en forant des galeries dans les tiges.

En 1900 il effectue un voyage en France. C'est peut-être à cette occasion qu'il rencontre son frère et sa famille et qu'il offre des petites bagues à ses nièces Paule et Marguerite. (voir 1ère partie).

 En 1902 il récolte 2000 kg de café ; mais le café est moisi et médiocre. Il plante 2 hectares en abacas. Il possède aussi une vingtaine d'hectares de rizières cultivés par des Annamites établis sur la concession. Là aussi il est confronté à des difficultés faute de bras.... car les Annamites pris en métayage se sont sauvés avec les avances et les outils qui leur avait été donnés. Il possède un troupeau de 150 bêtes qui vit sur la concession. Des épidémies variées y sévissent fréquemment. Après 17 années de présence au Tonkin, Charles Rémery éprouve une certaine amertume en dressant ce bilan car ni le labeur ni l'argent n'ont manqués à cette expérience.

Le 23 novembre 1903 à l'occasion de l'Exposition de Hanoï, Charles Rémery, membre de la Chambre d'Agriculture du Tonkin, recevra la décoration du Mérite Agricole au grade de Chevalier. Il avait lui-même activement collaborer à l'organisation de cette importante exposition.

A cette époque il est chargé, par le Gouverneur général de l'Indochine d'une mission aux Iles Philippines pour se documenter sur la culture et l'industrie de l'abaca. Cette étude d'une vingtaine de pages sera publiée dans le Bulletin Economique N°19 (juillet 1903) de la Direction de l'Agriculture et du Commerce - Hanoï.

L'abaca aux Philippines et au Tonkin

par Charles REMERY

Colon à Tuyen-Quang

Il se rend en particulier dans la région d'Albay, sur la côte Est, dominée par l'imposant volcan Mayon en activité. Il descend dans le Sud du pays en navigant au milieu de nombreux îlots. Toute la région est recouverte d'abacas, tout particulièrement près des volcans. L'abacas est cultivé pour sa fibre qui sert dans la fabrication du tissu et en particulier dans la corderie, notamment dans les flottes de commerce et de guerre.

A son retour il étend notablement ses plantations mais son exemple ne sera pas suivi.

Le 24 avril 1904 parait dans le journal local la réglementation des pousses pousses de louage. Leur mise en circulation est entièrement libre. Mais ils ne devront pas sortir des limites de la ville, fixées par des poteaux placés au bout de la rue des Mandarins et en face de la propriété de M. Rémery.

Charles Rémery est auteur de nombreuses études sur l'agriculture. En 1907 il rédige une "Notice sur le repeuplement de la moyenne et haute région du Tonkin" (Hanoï-Haiphong, Imprimerie d'Extrême-Orient, 1908)

En 1908 Charles Rémery est délégué de la Chambre d'Agriculture du Tonkin.

En mai et alors que sa santé est chancelante, Charles Rémery loue 4 hectares pour trois ans, au Gouvernement de l'Indochine, pour en faire une station expérimentale de plantation d'abacas (bananiers textiles).  Un véritable débroussaillage est fait sur cette plantation abandonnée depuis 18 mois. On commence ensuite l'exploitation des rejets d'abacas. Mais pour conclure, cette culture est déficitaire sur ce terrain et la station expérimentale sera supprimé en mai 1911.

 En 1910 il aura encore 10 000 pieds de caféiers, des bananiers, des abacas (bananiers de Manille) ainsi qu'une plantation d'aréquiers. Ces palmiers produisent la noix d'arec servant à confectionner la chique de bétel très prisée en Asie.

En 1912, il est écrit dans l'Annuaire Général de l'Indochine, que la concession de M. Rémery, établi au Tonkin depuis plus de 25 ans, est la plus ancienne de la région. Cette concession est très intéressante a visiter par la variété de ses sites et de son sol. Mais M. Rémery se heurte à la difficulté du recrutement de la main d'oeuvre. Sa concession recouvre près de 600 hectares.

J'ai développé dans ce chapitre l'histoire de Charles Rémery, colon et planteur. Mais il reste encore bien des choses à dire : sur sa vie familiale, son frère Henry venu le rejoindre, et sa descendance..... Donc je vous dis à bientôt !!!! 

                                                         (A Suivre)                                                                                                   

Comments

[MADELEINE]

En tout cas, si parmi nous il y a ceux ou celles qui aiment cultiver leur jardin secret, ou encore ceux ou celles qui font des expérimentations de cultures bio sur leur balcon, nous savons maintenant d'où ça peut venir!!!!!hahaha!!!!

[MADELEINE]

C'est trop bien d'aborder les détails comme cela, il y a tant de choses à apprendre. Car nos ancêtres c'est aussi un peu de nous.

Dommage qu'on ne puisse en faire autant côté vietnamien, sur l'histoire de nos mystérieuses aîeules tonkinoises.



Petit détail nous venant de Truong notre chauffeur-guide, c'est la minorité Taï qui habite cette région de TUYEN QUANG ......

[Francine]

Bravo pour cette pationnante retrospective de nos ancêtres

[Francine1958]

Merci mes cousines pour vos commentaires ..c'est vrai que ce serait plus vivant si chacun y laissait des commentaires ..!!! à vos claviers .!!

[Sylvie tellier]

Passionnant j attends la suite avec impatience